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31 Oct 2017

Halloween, c’est la fête et parler des morts ça ne se fait pas?

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Je ne sais pas pour vous, mais avez-vous déjà essayé de parler d’un mort dans une discussion à Paris?

Et bien n’essayez pas!!!!
Cela jette un froid, les gens autour vous caressent le bras, ils vous regardent avec des yeux de « chat botté », le mode empathie est lancé, ils vous likent un émoticône « triste » au-dessus de votre tête.
Évidemment, je tente d’expliquer que je suis heureuse, et là c’est pire, « tu es heureuse d’une mort ! » me dit-on.
Du coup, je tente de me défendre en bafouillant une explication philosophique, et puis je repars avec une étiquette : «  femme dépressive + elle a un chat ». Tout s’explique. Lorsque l’on parle d’un défunt, il se peut que les gens nous perçoivent comme dépressif ou triste.
Je n’ai plus peur de parler des morts. Je ressens une joie de me dire que cette personne a existé dans ma vie.
Je ne vous cache pas qu’il m’arrive de sangloter avec un sourire et de lui parler. Je me trouve chanceuse de t’avoir vécu. Je ne peux pas oublier les RDV où elle m’attendait avec son livre, je surgissais avec un énorme sourire et un énorme retard.
Il fut un temps où elle patientait avec son livre, puis un jour elle m’a fixé des rendez-vous avec 30 min d’avance. Ce qui fut très efficace pour le reste de notre relation.

J’ai en tête deux dates importantes liées à cette personne. D’une part, son anniversaire : le 11 janvier, d’autre part, Halloween : le 31 octobre.
Les Halloween Teen. Emblématique de nos vies d’ado, incomprises, soumises aux règles des adultes. Halloween, c’était pour nous la libération. L’alcool qui nous faisait rire et pleurer, et les nuits interminables remplies d’amour, de poésies et de vomis.
Je me demande encore comment j’avais réussi à sortir pour chaque Halloween.
L’amour, l’amour de vouloir être avec vous, avec toi. Ma volonté de vouloir passer du temps avec elles et toi me déraisonnait totalement mais me rendait très créative.

« Peu importe le lendemain, ce qui compte c’est aujourd’hui.  Et aujourd’hui c’est la fête »

Ce que j’ai fini par accepter, avec l’idée de son départ, c’est qu’au fond elle sera toujours dans ma mémoire. Et vu que je n’accorde pas cet espace libre pour tous, je me réjouis d’ en avoir pour elle.

Ce soir, je lèverai mon verre à toi, et je ne manquerai pas de m’amuser.

Hommage à Noun Fadima Sakho, J’aurais aimé te croiser de nouveau. 11/01/1982 – 11/01/2005

27 May 2016

Saviez-vous que les iraniens de Paname ont tous la même histoire?

famille-Fotovat

 

J’imagine que vous avez tous vu le film de Kheiron ” Nous trois ou rien” et bien si ce n’est pas le cas je vous invite à le voir.

Oui, en effet, les iraniens racontent tous la même histoire, Révolution islamique 1979, Guerre Iran Irak 1980-1988, des familles entières décimées…

On était plutôt “Nous NEUF ou rien ” et vu que cela ne sonnait pas bien , ma mère mis au monde ma petite soeur Atissa. “Nous 10 ou rien” c’est déjà mieux.

Au départ , je pensais que le scénario allait être très simple. Je les connais tous. Les contrats allaient être facile à gérer. Rapidement,  je me suis rendu compte que “9 têtes de Fotovat”  dans le même film n’était pas de mon ressort mais c’était  plutôt un scénario pour Georges Lucas.

Ma mère et mon père sont arrivés le 31 juillet 1982 à Paris.
Ils ont fui la révolution en Iran et la guerre. Mon père devait repartir il semblait que c’était son devoir. C’est un homme courageux et il m’a transmis ce coeur de battant.
Je suis arrivée le 03 septembre 1982 entouré de mes frères et mes soeurs.
Entre les déménagements, les histoires politiques, les voyages de mon père, les réunions de famille bruyantes, les prières envoutantes et la divine voix de mon père, les séparations et les retrouvailles, les fins de mois compliqué, le partage des affaires et des chambres, la vie de famille m’a permis de me construire.
Évidemment je n’avais pas mon mot à dire, j’étais la plus petite dans cette grande famille . Je suis alors contrainte de développer mon sens de l’observation.
Et j’apprends beaucoup de mes frères et soeurs et surtout de ma mère. Ma perception s’aiguise grâce à tous ces personnages.
Lorsque je ne retrouve pas mon interrupteur ou que je suis révolté, je dirige mon regard vers ma mère.
Cette femme est d’une grande générosité et d’une force incroyable. Elle a fait de chaque moment dramatique de sa vie une histoire drôle et invraisemblable.
Rire et avancer.